Il y a eu pour moi Poe, quand j'avais douze ans - Stendhal, quand j'en avais quinze - Wagner, quand j'en avais dix-huit - Breton, quand j'en avais vingt-deux Mes seuls véritables intercesseurs et éveilleurs Et auparavant, pinçant une a une toutes ces cordes du bec grele de son épinette avant qu'elles ne résonnent sous le marteau du piano forte, il y a eu Jules Verne Je le vénere, un peu filialement Je supporte mal qu'on me dise du mal de lui Ses défauts, son bâclage m'attendrissent Je le vois toujours comme un bloc que le temps patine sans l'effriter C'est mon primitif a moi Et nul ne me donnera jamais honte de répéter que les Aventures du capitaine Hatteras sont un chef-d'ouvre